Editorial . Galatee Martin





Galatee nous ouvre la porte de son atelier à Montreuil,
où elle nous montre son travail inspirant.




Julia Velázquez :
Quelle est la dernière chose qui t'ait inspiré ?
Galatee Martin :
Difficile à dire, sûrement un livre sur les chevaliers, feuilleté à la bibliothèque du Centre Pompidou. C’était « Le grand Armorial équestre de la toison d’or » de Michel Pastoureau, je l’ai brièvement regardé mais les tenues et les postures des chevaliers m’ont beaucoup inspiré. Dans un autre registre, la performance d’Anne Imhof au Palais de Tokyo m’a beaucoup plu.

JV :
Comment as-tu commencé à t'intéresser à l’art ?
GM :
Je ne me souviens pas exactement du moment où ça a commencé, je pense que l’art classique a toujours été très présent dans mon éducation, l’art contemporain est arrivé bien plus tard. J’ai grandi dans une famille d’artistes où l'on dessine beaucoup, cet intérêt pour l’art était très naturel.

JV :
D'où viens-tu et comment t’es tu retrouvée à Paris ?
GM :
J’ai grandi en Normandie à la campagne. Je suis arrivée à Paris pour y vivre à 16 ans au lycée j’y suis restée un peu puis je suis partie aux Beaux Arts de Lyon. J’ai poursuivi mes études à Amsterdam à la Gerrit Rietveld Académie puis je suis revenue à Paris un peu par hasard. Après mon diplôme, j’étais résidente à Villarceaux, je rentrais souvent à Paris les week end puis je m’y suis ensuite installée, ça fait maintenant 3 ans.

JV :
Comment décris-tu ton style ?
GM :
Figuratif.



Galatee porte Camisa Mino manga larga
















JV :
Quel est ton cheminement entre le moment où tu as une idée
et le moment où tu commences le projet ?
GM :
Je note mes idées, je décris souvent mes tableaux par écrit, je vais parfois loin dans la description des couleurs. Mes croquis sont plus techniques, ce sont des idées d’installation de sculpture, de peinture et d’encadrement. Le moment de les réaliser vient lors de projets ou j’adapte l’idée à un projet spécifique comme une commande ou simplement lorsque j’ai du temps à l’atelier. Tout ça est très mouvant et dépend de l’idée bien sûr.

JV :
Où trouves-tu ton inspiration ?
GM :
Presque partout, lors de conversations, de rencontres, d'expositions. Mais c’est très souvent des images que je trouve sur internet que je collectionne dans des dossiers, j’ai de nombreux fichiers intitulés : inspi, dernières inspi, inspiration 1, inspi peinture. C’est intéressant de voir à quels point tous ces dossiers contiennent des choses différentes, il y a des captures d’écran de film, des détails zoomés de photo etc…










JV :
Quel matériau préfères-tu utiliser et y’en a t il un que tu penses ne jamais utiliser ?
GM :
Ceux qui reviennent à chaque fois sont l’encre et les pigments. J’aime beaucoup préparer les couleurs avec les pigments, il y a quelque chose de très précieux, de très intense de par leur couleurs pures, quand on les regarde dans leurs pots parfois certains bleus sont tellement profonds, c’est captivant. J’aime aussi dessiner avec des pastels gras, ils glissent comme des rouges à lèvres.

Je ne pense pas à une matière à bannir mais plutôt à une technique que j’aimerais beaucoup reprendre en main : le flocage.

JV :
Trouves-tu des similitudes entre la mode et la peinture ?
GM :
Pour moi oui, j’articule mon travail autour d’une relation entre le textile et la peinture. Lors de mes études, mes dessins avaient pour vocation d’être uniquement des motifs, puis ils ont évolué, les surfaces sur lesquelles j’ai commencé à dessiner se sont élargies, agrandies. À la Rietveld, j’ai commencé à peindre à plat des grands formats dans lesquels je venais découper mes patrons pour ma collection de vêtements. Je pense encore souvent au vêtement quand je peins.

JV :
Qu’est ce que tu portes habituellement pour travailler ?
GM :
Je porte mes vêtements de tous les jours, c’est pourquoi la plupart sont tâchés et troués ! Il faudrait que je trouve un uniforme de travail mais j’ai du mal à faire le pas.















JV :
Qu’est ce que ton travail t’apporte personnellement et qu’espères tu apporter aux autres en réalisant tes œuvres?
GM :
C’est une question difficile, je pense que mon travail avant d’être un travail est une manière de s’exprimer, c’est peut-être un peu bâteau comme réponse mais ça me semble juste. Lorsque je crée je me sens dans mon élément, ça me rassure et m’apporte des réponses comme si le geste de ma main venait exprimer quelque chose que je ne pouvais pas dire autrement. Il y a aussi un côté très méditatif.

J’aime quand les autres s’inventent un récit en regardant mes peintures.






Merci Galatee

@galateemartin

Brand
Julia Velázquez