Editorial . Marie Bodin





Marie nous ouvre la porte de son appartement-studio à Montreuil







Julia Velazquez :
Quelle est la dernière chose qui t’a inspiré ?

Marie Bodin :
Je ne sais pas si une chose en particulier m’a inspirée récemment, mais depuis quelques années je peins principalement des natures mortes. J’ai commencé avec des portraits, mais je trouvais ça très intéressant de peindre des objets du quotidien et de la nourriture. Je trouve beaucoup d’inspiration dans ce que je mange. En ce moment je mange surtout de la cuisine traditionnelle française, et j’adore peindre des escargots ou des huitres… il y a quelque chose de très sensuel dedans, et il y a une esthétique et un plaisir du goût que je trouve très intéressant à retranscrire pour les yeux.



Peinture de Marie et Sombrero ala pequeña “à domicile”

JV :
Comment as-tu commencé à t’intéresser à l’art ?

MB :
Je me suis toujours beaucoup intéressée à l’art et beaucoup à la peinture, qui est mon
médium préféré. J’ai toujours eu un grand intérêt pour l’Histoire de l’Art et principalement l’art contemporain, j’aime beaucoup David Hockney. Je suis allée à New York il y a dix ans, et j’ai vu pour la première fois une des peintures de David Hockney, ce qui m’a énormément touché. J’ai commencé à peindre en revenant de ce voyage. Au début c’était catastrophique, je n’ai jamais pris de cours de peinture, j’ai toujours éte autodidacte.



Marie porte Camisa manga corta et Sombrero ala pequeña, de la collection femme “à domicile”



JV :
Comment décris-tu ton style ?

MB :
Cubiste, naïf et rose.







JV :
Quel matériau préfères-tu utiliser et il y-a-t’il un matériau que tu penses ne jamais utiliser?

MB :
J’ai commencé avec la peinture à l’huile que je trouvais intéressante pour mélanger les
couleurs, mais c’était aussi très salissant et très long à sécher. Maintenant je fais de l’acrylique, ce qui me permet de plus rapidement diluer la peinture et de pouvoir créer plusieurs couches, et aussi pouvoir créer des détails plus facilement. Je peins beaucoup sur de la toile, et j’ai récemment commencé à peindre sur des grands supports en fibres de bois pour pouvoir faire des grands formats. Ces supports absorbent beaucoup la peinture, ce qui m’oblige à appliquer beaucoup de couches mais ça me permet de créer des effets de transparences que je trouve intéressants. J’aime aussi l’effet d’immersion que provoque les grands formats. Je ne pense pas qu’il y ait un matériau que je n’utiliserais jamais, par contre j’ai du mal à mélanger les différents types de peintures entre eux.





JV :
Qu’est ce que tu portes habituellement pour travailler ?

MB :
Je me salis pas trop, donc je n’ai pas forcément d’uniforme pour travailler. Mais je m’habille quand même de façon à être à l’aise. Un grand t-shirt et un jean.





Marie porte Camisa manga corta et Sombrero ala grande


JV :
Qu’est ce que ton travail t’apporte personnellement et qu’est ce que tu espères apporter aux autres en réalisant tes oeuvres ?

MB :
Ce que je trouve gratifiant dans ce que je fais c’est de pouvoir concrétiser une idée que j’ai
en tête, que ça devienne tangible. Il y a un sentiment assez incroyable de rendre une idée
concrète. J’aime pouvoir communiquer ce que j’ai dans la tête grâce à la peinture.

JV :
Tu as récemment présenté la première exposition de tes dessins, est ce que tu peux nous en
parler ?

MB :
C’était à Fro. Paris Est, une cave à vins nature tenue par des amies. J’allais souvent là bas
parce qu’elles organisent plein d’évènements, et j’adorais l’esthétique du lieu. Etant donné que je suis autodidacte et que c’était ma première exposition, je préférais exposer dans un lieu qui n’était pas une galerie. L’exposition était à l’occasion du lancement d’un fanzine que j’ai réalisé avec des peintures et photos que j’ai depuis 2019. Pour faire ce fanzine, j’ai repris la technique du collage que j’utilise dans mes peintures. La soirée s’est super bien passée, on a bu plein de vins, et j’étais hyper heureuse.





JV :
Tu aimerais avoir un atelier pour peindre ailleurs que chez toi ?

MB :
Pour le moment je peins chez moi, et j’ai assez d’espace pour peindre. J’ai peins mes murs
en blancs pour avoir la possibilité d’y mettre mes dessins et mes peintures comme un patchwork. Ca me permet de prendre du recul sur mes peintures ou mes dessins. J’adore peindre chez moi, c’est assez agréable de pouvoir mettre la musique à fond et peindre pendant des heures sans se soucier des horaires. Aussi, je m’inspire des objets du quotidien comme des théières, des vases, des fleurs… donc c’est important pour moi d’avoir tous ces objets à disposition. J’aimerais éventuellement avoir un studio avec d’autres personnes, mais en même temps je trouve qu’il y a un réel confort à être chez soi.

JV :
Tu es allée récemment au Mexique, qu’est ce que tu retiens de ce voyage ?

MB :
J’ai passé presque un mois au Mexique, et c’était absolument magnifique. Les couleurs sont sublimes, c’est hyper chaleureux. J’ai beaucoup mangé au restaurant là bas, tacos du matin au soir. Au delà du fait que la nourriture était délicieuse, les tables étaient incroyablement belles. Je me souviens des nappes en toiles cirées avec des couleurs très vives, et les tables sont toujours remplies de différents objets. Des carafes d’eau magnifiques, des couverts anciens, des plats, des petites sauces partout… ça fait des tables assez chargées, avec plein de petites choses mignonnes. Ces tables m’ont beaucoup inspirées. J’ai pris plein de photos et fait plein de dessins de toutes ces tables sur lesquelles j’ai mangé.







JV :
C’est vrai que les tables reviennent souvent dans tes peintures, c’est ce qui t’inspire
le plus ?

MB :
Je trouve beaucoup d’inspiration dans les jolies tables. J’adore faire des vides-greniers ou
aller chez Neptune, un grand magasin de seconde main à Montreuil où je trouve beaucoup d’objets et de la vaisselle. Même quand je fais la cuisine, j’adore faire des choses assez esthétiques et installer une belle table qui va pouvoir m’inspirer et peindre par la suite.







Merci Marie

@marie_mdc

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Julia Velázquez